NAKAO Sakiko


Sakiko NAKAO a soutenu une thèse de doctorat en histoire : « Définir l’“Afrique” entre Panafricanisme et Nationalisme en Afrique de l’Ouest. Analyses à travers les transformations sociales au Sénégal, au Ghana et en Haute-Volta au temps de la décolonisation (1945-1962) » (EHESS, 2017). Ses intérêts portent sur le processus de constructions identitaires africaines et panafricaines en corrélation avec le processus de colonisation, décolonisation et de construction nationale.

Ses recherches en cours se focalisent sur les figures d’« étrangers » en Afrique de l’ouest, qui, par leurs rapports avec les « autochtones », reflètent les définitions données à l’identité africaine dans la société en question. Lieu d’accueil privilégié des « étrangers », les villes ont vu les différentes valeurs s’affronter, modifiant constamment les normes préexistantes. La perspective du genre est particulièrement instructive pour saisir les dynamiques urbaines de mutations sociales. En traitant notamment des cas des Afro-descendants des Amériques installés dans la région ainsi que des migrants « internes » du continent qui sont à la fois « Africains » et « étrangers », il s’agit également de questionner de quelles manières les constructions sociales et politiques des catégories « raciales » « ethniques » et « nationales » sont intervenus à l’imaginaire africain.

En mobilisant les archives privées produites par les partis politiques, les syndicats et les associations des étudiants ainsi qu’aux sources orales, ce projet a l’ambition de renouveler l’historiographie du panafricanisme qui s’est principalement concentrée sur des mouvements politiques et les idéologies portées par des grandes figures –le plus souvent masculines. Il s’agit également d’écrire une histoire africaine du panafricanisme, ancrée dans le quotidien des sociétés africaines.

Ses recherches adoptent également une approche d’histoire globale afin de mettre en lumière l’aspect constitutif d’entité nationale et africaine au temps de la décolonisation. Tout en tenant compte des dynamiques locales, la multiplicité des appartenances de chaque acteur devait être analysée au sein du contexte global dans lequel chacun se situait. Tandis que certains phénomènes mondiaux ne peuvent être compris qu’en y intégrant la dynamique africaine, celle-ci doit être située, à son tour, dans un contexte global. Ces réflexions historiographiques ont été menées dans le cadre du projet international de recherche collaborative (Global History Collaborative) et ont abouti entre autres à la réalisation des travaux collectifs réunissant vastes champs de recherches : “Fighting Marginality : The Global Moment of 1917-1919 and the Re-Imagination of Belonging”, L’Atelier du CRH, no. 18, 2018, co-écrit avec Fabian Krautwald et Thomas Lindner.

Sakiko NAKAO a enseigné l’histoire des sociétés francophones à l’Université Hôsei au Japon. Doctorante contractuelle à l’EHESS de 2012 à 2015, elle avait également enseigné au GHSS de l’Université Paris-Diderot de 2013 à 2015.

La contacter : vaste.oiseau2mer@gmail.com