SEMINAIRE COMMUN DES GROUPES ASIE DES LABORATOIRES SEDET ET HTSM

Normes, circulations, gouvernance en Asie

Le projet est d’appréhender le processus complexe de création de règles formelles et informelles comme un phénomène social, et ce, dans une perspective interdisciplinaire. Que ces normes soient morales, religieuses, sociales, juridiques ou techniques, elles sont envisagées comme des constructions sociales et le fruit d’un processus auquel participent aussi bien des acteurs institutionnels, au premier rang desquels l’Etat, que des acteurs non institutionnels, collectifs ou individuels. Il s’agit d’analyser le cheminement pratique des élaborations normatives, d’examiner concrètement comment les différents types d’acteurs sont impliqués dans la production de normes et de révéler la pluralité des voies de production de normes.Quelles sont les pratiques et les discours producteurs de normes ? Quels sont les lieux où sont fabriquées les normes ? Quels acteurs sont engagés et dans quelles stratégies ?
On s’intéressera aux dynamiques de circulation des normes et à la question de leur cohérence (donc aux possibles conflits) alors que l’intensification des échanges et la complexification des sociétés semblent conduire sinon à une nécessaire harmonisation des législations et réglementations, du moins à une recomposition des systèmes normatifs. Les normes sont en effet exposées à des circulations internationales, et ainsi sont le résultat de phénomènes d’assimilation ou de rejet, d’invention de tradition ou d’hybridation. Elles sont aussi fonction du développement de nouvelles formes de gouvernance, conduisant à des dispositifs institutionnels où le pouvoir ne peut être réduit à ses formes étatiques. Enfin, ces normes sont aussi liées à des processus d’autofabrication des sociétés où il s’agira de bien percevoir la complexité des relations que les populations entretiennent avec les différentes formes et niveaux de pouvoir. On mesurera à quel point les normes ne peuvent pas être réduites à un carcan et combien l’acteur conserve, malgré les nombreux discours culturalistes et substantialistes, une autonomie qui lui permet de peser sur l’histoire.

Le séminaire est ouvert aux membres du laboratoire, aux chercheurs, aux étudiants mastériens et en doctorat de l’Université Paris Diderot et de l’Inalco et aux auditeurs libres

Le programme des séances :

  • 17 février, Gilles Guiheux, Sedet, La philanthropie d’entreprise en Chine contemporaine.
  • 16 mars, Bernard Thomann, HSTM, Maladies professionnelles, politiques sanitaires et mobilisations sociales dans les communautés minières japonaises.
  • 6 avril, Eric Guerassimoff, Sedet, L’instruction des filles des Chinois d’Outre-mer : circulation migratoire et ajustement des normes socio-culturelles dans un espace transnational au début du XXe siècle.
  • 11 mai, Harit Joshi, HSTM, Circulation des élites dans le monde indo-persan au début de l’ère moderne.
  • 18 juin, Claire Trân Thi Liên, Sedet, La gestion du religieux par le pouvoir politique dans le Vietnam contemporain : modèles et normes.
  • 12 octobre, Sébastien Billioud, Sedet, La négociation d’un cadre d’exercice pour les activités confucéennes en Chine Contemporaine.
  • 16 novembre, Alain Forest, Sedet, La loi menacée : restaurer l’exactitude des normes légales et religieuses en pays de bouddhisme theravâda.
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Séminaire commun des groupes Asie