MOUCHEL Cécile

Sciences Économiques

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Sujet de Thèse

Réseaux interpersonnels et trajectoires d’emploi à l’épreuve de la pandémie du COVID-19 dans les zones rurales d’Inde du Sud

Directeur de thèse : Isabelle Guérin et Christophe Jalil Nordman

Résumé de thèse

Cette thèse vient interroger les impacts, directs et indirects, des réseaux interpersonnels sur les trajectoires d’emploi des individus, mis en exergue par la pandémie du COVID-19. Cette analyse s’avère particulièrement intéressante dans le contexte indien, marqué par un immobilisme social fort autour de la caste, et toujours contemporain. L’originalité de cette thèse repose sur l’utilisation de données longitudinales collectées sur une décennie dans des villages en zone rurale tamoule (2010-2020), le recours aux outils de l’Analyse des Réseaux Sociaux et l’analyse des impacts de la crise du COVID-19. Très peu de travaux utilisent jusqu’à présent cette méthodologie dans les pays en développement, et aucun sur les réseaux d’emploi en Inde. Quant à la collecte de la troisième vague de ces données longitudinales, elle sera menée immédiatement après la crise du COVID-19. Elle représentera une base de données unique témoignant directement des impacts sur le marché du travail de la pandémie et du confinement de l’Inde en zones rurales. Afin de limiter la propagation de l’épidémie, le gouvernement indien a annoncé le confinement de l’ensemble de l’Inde à partir du 24 mars. Les mesures de confinement ont sans cesse été repoussées jusqu’à la fin du mois de juillet, et le pic de la pandémie est désormais attendu pour le mois de septembre. Le confinement a pour conséquence directe de limiter fortement les interactions sociales, et fait indirectement peser de nombreuses incertitudes sur les projections des ménages dans le futur à un moment où la majorité des travailleurs en dehors du secteur agricole a perdu son emploi. Ces deux facteurs conjugués pèsent sur les réseaux de solidarité villageoise et érodent la confiance dans les villages, pourtant particulièrement élevée au sein du voisinage lors de la seconde vague de données en 2016. Si les premiers jours de confinement ont vu se développer des logiques d’entraide et de partage, il semble que les ménages se soient progressivement repliés sur eux-mêmes afin de survivre à mesure que le confinement se prolongeait, tout en ravivant d’anciens liens de patronage dont ils étaient parvenus à se faire au cours de la décennie écoulée. Cette thèse aura pour but de préciser (éventuellement amender ou reformuler) ces hypothèses, issues d’observations préliminaires.