Axe thématique n°1 : « S’approprier, contester, lutter : spatialité, domination, violence »

Coordinateurs : Nathalie Fau et Damien Simonneau

Chercheurs statutaires participant prioritairement à l’axe : Laetitia Bucaille, Anne-Sophie Bentz, Meriam Cheikh, Nathalie Fau, Sarah Mohamed-Gaillard, Alexandra Galitzine-Loumpet, Marie-Caroline Saglio-Yatzimirski, Damien Simonneau

Doctorant.e.s : Alexandre Audard, Nazir Morcid Ahmad, Houssamoudine Ankili, Pauline Doyen, Maxence Habran, Raphaël Gallien, Nidhal Rojbi, Cherif Yakoubi, Madina Yehouetome, Eustache Amoussou, Romane Batut, Clara Malbos, NdeyeMama Diop, Prospoer Wanner, Nachiket Joshi, Nejwa Bakhti, Adou Mathias Aboidjé, Dehia Ourtilane, Lio Ando-Bourget, Veronique Acking, Adnan Kegi, Marilou Sarrut, Radia Sami, Kahina Guillard

Réflexion scientifique :
Cet axe entend étudier les spécificités de la mobilité humaine contemporaine, à travers les frontières nationales ou à l’intérieur d’un espace étatique, régional ou local. Les travaux des membres de l’axe s’orientent plus particulièrement autour de l’étude des formes de contrôle des migrations, des expériences et récits d’exil et de combat, des modalités spatiales et organisationnelles des mobilités, et de leur historicité.

La perspective transnationale des mobilités en sciences sociales a permis d’étudier ce qui relie les individus à travers les sociétés (en termes de trajectoires, de ressources, d’organisation, d’informalité et d’autonomie). Elle s’articule aujourd’hui à une compréhension des obstacles, entraves, violences les accompagnant, émanant des acteurs étatiques ou d’autres types d’acteurs. Les mobilités humaines sont donc appréhendées autour des arrangements, négociations, controverses et résistances dans les dispositifs les organisant, à cheval entre contrôle et fluidification. Les sciences humaines et sociales ont également pu décrire les formes de domination et d’inégalité Nord/Sud dans la mobilité et leur ancrage historique.

L’axe regroupe donc les chercheur.e.s du laboratoire désireux, sur leur terrain et dans leur discipline, de saisir les dimensions politiques, sociologiques, géographiques et historiques des mobilités contemporaines. Les travaux et projets menés au sein de l’axe se déroulent selon les quatre sous-axes suivants :

-Violences, mobilisations & contrôle :

Les mobilités peuvent également s’entendre en tant que trajectoires individuelles ou collectives au sein d’une société. On s’intéresse notamment aux protagonistes de configurations conflictuelles qui perpétuent ou subissent la violence. Il s’agit non seulement de saisir le parcours en amont et en aval de l’engagement mais aussi d’identifier les processus successifs de perpétuation, de transformation et de conversion de la violence. L’objectif serait aussi d’étudier les traces de cette violence. Comment une société – les individus qui la composent et qui ont, à divers titres, subi ou perpétré la violence – s’extrait-elle de la guerre/conflit et des répertoires de brutalité qui l’ont caractérisée ? Les descendants des protagonistes peuvent être également concernés par ce rapport à la violence ou à la guerre et nous invitent à questionner les modes et le contenu de la transmission entre générations. Notre intérêt portera donc également sur les récits des protagonistes engagés dans un conflit, sur les significations accordées aux actes de violence passés ou présents. Il sera aussi question de la canalisation des violences dans le cadre du contrôle migratoire : quel degré et architecture du contrôle tant de la part des Etats que d’autres acteurs et échelles ? (en lien avec le groupe de travail « sécurité & migration » de l’Institut Convergences Migrations)

  • Migrations & expériences de l’exil :

Ce sous-axe se focalise sur les trajectoires de migrants, de combattants et d’exilés afin de saisir au plus près les parcours des acteurs en amont et en aval de leur expérience de lutte et/ou de départ volontaire ou involontaire, et ainsi d’identifier les processus successifs de perpétuation, de transformation et de conversion de violences produites et/ou subies. Une attention particulière est portée aux mobilisations politiques ainsi qu’aux savoirs (donc la co-constructions de savoirs aux frontières (en lien avec le programme Co-Front), récits et traces matérielles de ces expériences (l’ANR LIMINAL (https://liminal.hypotheses.org/) a contribué aux recherches menées dans le cadre de sous-axe).

  • Espaces et moyens de la migration :

Les mobilités sont aussi abordées à travers leur territorialisation, les dispositifs spatiaux (nœuds de transports, ancrages urbains, encampement, formes de double-présence) pour questionner la porosité des frontières et des espaces aussi bien terrestres que maritimes. Un groupe de travail sur les modalités maritimes des mobilités humaines sera allié à ce sous-axe.

-Migrations et fait colonial :

La compréhension des mobilités humaines contemporaines gagne à être éclairée par leur inscription dans un héritage colonial qui s’expriment, selon les terrains et les échelles, en termes de violence, de ségrégation, de racialisation, de fabrique du colon/colonisé, de mémoire des luttes, du migrant contemporain mais aussi de l’héritage des contrôles coloniaux.

Les membres de l’axe s’emparent donc de cette notion de « mobilité humaine » à l’aune des débats propres à leurs discipline (paradigme circulatoire et de contrôle & mobilisations politiques en science politique, mécanismes de domination / racisation en sociologie et anthropologie, anthropologie matérielle, maîtrise des espaces en géographie, construction des dominations coloniales en histoire)

Activités (2023-2024) : Séminaires de présentation/discussion de l’axe

• Alizée Dauchy, docteure en science politique, ATER à l’INALCO interviendra le 23 novembre, de 10h à 12h en salle 864 sur "La mobilité des ressortissant·es de la CEDEAO à l’épreuve des systèmes d’authentification biométrique", discutée par Benoît Beucher, maître de conférences en histoire contemporaine, Université de Paris-Cité, CESSMA.

• Mira Mina, doctorante en géographie de l’Université Paris-Cité et en architecture, présentera son appréhension de la mobilité résidentielle autour d’une communication provisoirement intitulée "Mobilités et Résidences. Le quartier informel de Hay el Tanak au Liban-Nord", le 5 décembre de 10h à 12h en salle 209, discutée par Laurent Faret, professeur de géographie à l’Université Paris-Cité, CESSMA.

• Raphael Galllien, doctorant en histoire de l’Université Paris-Cité, présentera une communication intitulée « Le délire en son historicité. Ancrages politiques et mobilités psychotiques en contexte colonial (Madagascar, années 1920-1930) », le 24 janvier de 13h30-15h en salle 864, discutée par Aurélia Michel, maître de conférences en histoire, Université de Paris-Cité, CESSMA.