Migrants soudanais/maliens et conscience ivoirienne. Les étrangers en Côte d’Ivoire (1903-1980)

L’Harmattan, 2008.

Daouda GARY-TOUNKARA.
Préface de Catherine COQUERY-VIDROVITCH.






Cet ouvrage analyse les migrations du Soudan-Mali vers la Côte
d’Ivoire de 1903, début de la « pacification » de la Côte d’Ivoire, à
1980, fin de la période de prospérité économique ivoirienne amorcée à
l’indépendance en 1960. L’auteur examine les politiques migratoires
(coloniales, nationales) et la diversification des flux migratoires
(soldats, marchands, anciens captifs, travailleurs) entre les deux pays.
Ces flux s’inscrivent dans le prolongement des migrations anciennes
reliant la vallée du fleuve Niger à la Côte d’Ivoire.

Après 1903, les alliances matrimoniales et professionnelles nouées
entre les migrants et les autochtones se sont transformées. Les
constructions identitaires du pouvoir colonial puis du président de la
République Félix Houphouët-Boigny, élu en 1960, mettant en
concurrence Ivoiriens et Soudanais/Maliens (riches contre pauvres,
résistants à la conquête contre auxiliaires coloniaux, paresseux contre
travailleurs, originaires contre étrangers) ont toutefois favorisé une
exclusion des migrants par les autochtones, ainsi que des conflits
identitaires et professionnels.

Ce travail contribue à mettre en lumière les racines historiques du
nationalisme ivoirien et de l’ivoirité dans sa dimension xénophobe. La
perception de la présence soudanaise/malienne en Côte d’Ivoire et
surtout sa gestion politique participent en effet du processus par lequel
les Ivoiriens rejettent un pouvoir autoritaire qui utilise les migrants
contre les autochtones. L’auteur montre que ce rejet relève moins de la
xénophobie que d’une contestation croissante de l’État.

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